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Séourégane, le 19 février 2011
Très chers amis français,
Nous
sommes à nouveau contents de vous écrire. C’est avec un grand regret
que nous avions constaté le retour de notre première lettre postée le
15 novembre 2010. Nous vous demandons de beaucoup comprendre cette
situation.
Dans cette lettre, nous avons choisi de vous parler
d’un thème que nous pensons nouveau pour vous. Il s’agit d’une maladie
qu’on appelle « conjonctivite Apollo ». Pourquoi cette maladie ? Parce
que nous sommes victimes chaque année, surtout au début de l’année
scolaire. Au Burkina Faso, une inflammation des yeux nommée « Apollo
» frappe des milliers de gens tous les ans ; cette maladie est une
conjonctivite aiguë. On l’appelle « Apollo » parce qu’elle est apparue
en Afrique l’année où la navette spatiale Apollo a été lancée en
direction de la lune. Elle se traduit par une hémorragie qui envahit le
blanc de l’œil. A ce symptôme très visible (les yeux sont rouges)
s’ajoute une gêne : le malade sent comme un corps étranger dans l’œil,
quelque chose comme des grains de sable ou des petits cailloux. C’est
très douloureux !
La maladie sévit généralement de juin à
octobre. Elle est aussi contagieuse que certains s’imaginent qu’il
suffit de regarder un malade en face pour être atteint. En fait, la
transmission s’explique plus simplement : pendant les trois premiers
jours, le malade larmoie beaucoup ; c’est pendant cette période que les
maladie est très contagieuse car les larmes contiennent beaucoup de
microbes. Lorsque le malade, après s’être frotté les yeux, touche un
objet, il le contamine aussitôt. L’utilisation du mouchoir ou de la
serviette d’un malade et même les simples salutations accompagnées de
serrements de mains peuvent transmettre la maladie.
Généralement,
ce sont les enfants contaminés par leurs camarades de jeux qui
introduisent Apollo dans les familles. Ensuite, la mère qui soigne
l’enfant est atteinte à son tour si elle ne prend pas de précautions.
Il faut alors faire très attention pour que les frères et sœurs ou le
père ne soient pas contaminés.
On traite un malade atteint d’
»Apollo » par des antibiotiques sous forme de collyre pour les yeux et
de pommade pour les paupières. Au bout d’une semaine de traitement, le
malade est guéri.
Pour éviter la contamination, l’ophtalmologue
recommande aux malades de ne pas se frotter les yeux, de brûler les
cotons avec lesquels ils se sont essuyés, d’éviter de serrer les mains
d’individus sains. Il recommande également à ces derniers de ne jamais
utiliser les mouchoirs ou la serviette d’un malade, de se laver
régulièrement les mains avec du savon.
Les médecins luttent
contre l’automédication car certains malades, sur des conseils sans
fondements, se mettent du citron, du savon et même de la potasse dans
les yeux. Le meilleur conseil que l’on puisse donner à un malade
atteint de conjonctivite, est de se rendre au dispensaire le plus
proche pour se faire soigner par un personnel compétent : l’œil est un
organe irremplaçable.
Les élèves de Séourégane en collaboration avec leur maître
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